Nicolas KOREICHO – Novembre 2005
« On a trois ou quatre fois dans sa vie l’occasion d’être brave, et tous les jours, celle de ne pas être lâche. »
René Bazin
L’année qui commence ou le temps qui continue ? Que pourrait-on laisser derrière nous ?
La misère des cités, la misère sexuelle, la misère des pays, la misère du monde ?…
Y a-t-il des points communs entre l’amoralité et la violence des cités surpeuplées, des révoltes qui ne sont qu’ennui mal canalisé et ignorance, la misère sexuelle et la frustration, une soi-disant libération qui n’est que conformisme à la soumission, à la misère des pays, qui n’est que l’ignorance des rouages de leur politique, la misère du monde, qui n’est que l’absence de poésie ?…
Oui. Des trésors en voie de disparition. A l’image de la disparition du père, qui laisse brûler les voitures par les sauvageons privés de cadre, de la fonction paternelle, de l’autorité du Surmoi, et qu’ils devront trouver dans la loi des hommes, si les hommes en ont le courage, courage contre l’effacement du rien.
La civilisation qui recule sous le nombre.
La pensée, le beau langage, la valeur des choses.
Avec le déclin de la pensée, c’est-à-dire de l’utopie, avec l’affaissement du beau langage, c’est-à-dire de l’exactitude des termes, avec la relativisation de la valeur des choses, c’est-à-dire du discernement du bien et du mal, s’en viennent le sombre et le noir et le rouge, le couloir sans horizon et la déprime.
Il faut revenir à l’oiseau, au soleil, à ce qui brille, et à l’amour, à l’amitié, à l’enfance.
Et s’il faut sauver des trésors, il faut aussi empêcher la fin du tigre, et la fin du loup, et la fin du requin…
Nous serons là, toujours, éléphants !
Nicolas KOREICHO – Novembre 2005 – Institut Français de Psychanalyse©