Nicolas Koreicho – Juillet 2007
« Penser qu’on peut survivre est ce qui nous permet de survivre »
Grey’s Anatomy
Que nous apporte cette année. Une nouvelle donne comme disent les journalistes petits joueurs. Et bien justement. Peut-être de nouveaux repères. Le siècle est, existe et pourtant n’est pas spirituel. Ou alors pour le pire. D’un côté, les religieux tueurs, les sectaires menteurs, les cadres manipulateurs.
La violence. D’un autre côté, la poésie parfaite de la moindre série américaine, la sensualité immortelle d’un concerto vénitien oublié, le tendre partage d’un air pop des garçons de Liverpool.
Et puis, une autre forme de spiritualité, dégagée des normes, des dogmes, des idées reçues. Des valeurs sont encore à trouver qui, comme la religion, ont pour fonction de relier, mais pour le meilleur.
Les idéologues sectaires à courte vue perdent du terrain, les progressistes et les conservateurs s’intervertissent. On ne peut pas construire en n’utilisant que la critique et le dénigrement. Un point de moins au meurtre symbolique. John Fitzgerald, si tu nous regardes…
Les idéologies religieuses guerrières, qui coiffent, qui cachent et qui coupent, les têtes, les visages et les sexes, des garçons et des filles, font apparaître sans le vouloir le vrai dessin du bien et du mal. On peut décorer un homme de lettres que d’autres condamnent à mort. On peut faire autre chose que de ne rien dire des malveillants, des pervers qui passent à l’acte comme si c’était la chose la plus naturelle du monde. Un point de moins à l’obscurantisme. Giordano si tu nous vois…
Les révolutionnaires de jadis, bien-pensants et conformistes sont discrédités, ringardisés dans des discours perdus et à courte vue. On peut encore se tromper sur ce qui est bien et sur ce qui est mal dans un sous-discours médiatique. On peut encore faire mine de dire la loi. Thérèse, Thomas, Donatien Alphonse François, si vous nous écoutez…
Des non-dupes errent et exhibent leur a-sexuation de façade, et se montrent comme les refoulés patentés de la punition œdipienne.
On peut aussi faire le bien pour de vrai.
Tout cela est bon signe. Signe que l’on peut de nouveau signer. Liberté. L’absence de liberté est d’abord dans les esprits, dans l’inconscient. Il nous faut le revisiter, toujours et sans cesse. En bonne amitié, en bonne intelligence, se retrouver, et se trouver.
Et l’amour dans tout ça ?
Il est là. Il faut le reconnaître et l’apprivoiser, encore et toujours.
Nicolas Koreicho – Juillet 2007 – Institut Français de Psychanalyse©